• Bernard Bizet

    43. LE SEMI DE NOGENT: QUAND L'ESTOMAC S'EN MÊLE...

     
    #43. Le semi de Nogent: quand l'estomac s'en mêle...

    Ce dimanche 16 mars marque la première étape intérmédiaire dans mon plan marathon de Nantes. En effet, deux semaines après mon non-match du Semi de Fleurbaix, je remets ça avec le Semi-marathon du Val-de-Marne. Je serais en territoire connu car j'ai de nombreuses fois (et pas plus tard que dimanche dernier) emprunté ce parcours très agréable en Bords de Marne. J'ai pleinement récupéré et ne ressens aucune fatigue résiduelle de mes deux semaines de plan marathon. Bref, tout va bien.

    La veille de course est normale. Je vais chercher mon dossard, histoire d'être tranquille, le samedi après-midi et j'y croise Tatiana, Hélène et Eric. Ambiance bon enfant et T-Shirt technique (ça change du semi de Paris, n'est-ce pas?), la dotation est là aussi tout ce qu'il y a de plus normale...


    Après un repas très "runner-friendly" et une nuit de sommeil assez bonne, je me réveille à 5h15(et oui, 4 heures avant le départ de la course) pour une collation composée d'un oeuf à la coque et de pain comme au matin des Foulées Charentonnaises. Le truc m'ayant plutôt réussi, pourquoi ne pas recommencer?

    Après un petit somme, je me prépare et je file en direction du Stade "Sous la Lune" (ou encore Alain Mimoun) de Nogent-sur-Marne où j'arrive relativement tard (40 minutes avant le départ, inhabituel pour moi). J'y retrouve Lilia, Nadia, Serge, Amadou, Guillaume, Cyril ainsi que Pierre B. Après avoir donné nos sacs à des bénévoles charmants mais assez contraints par l'exiguité des locaux, nous partons nous échauffer très tranquillement.

    Je me sens plutôt bien et frais même si mon ventre semble être quelque peu chamboulé. Mais à l'heure du départ, rien de bien grave. Je me poste donc, comme toujours, ni trop près, ni trop loin de la ligne de départ et je discute avec des runners très sympa. Je remercie d'ailleurs l'un d'entre eux pour m'avoir donné sa bouteille vide qui m'a permis de soulager un petit besoin (note bien cela, ami lecteur...)

    Cette course étant le théâtre du Championnat du Val-de-Marne de semi-marathon, ,il y aura du beau monde sur la ligne de départ. Un sas "élite" est d'ailleurs dédié à ces avions de chasse.

    A 9h14 précises, le départ est donné!

    Parcours et Profil du Semi du Val-de-MarneParcours et Profil du Semi du Val-de-Marne

    Parcours et Profil du Semi du Val-de-Marne

    Le parcours composé de deux boucles est très roulant et ne comporte que deux "difficultés": Le pont de Joinville et le pont de Bry-sur-Marne. A part ça, rien de méchant.

    L'objectif: Pas de chasse au RP mais un chrono autour de 1h37 avec une bonne gestion de course: 23'10" au km5, 46' au km10, autour de 1h09' au km15 et tenir l'allure...Chiche? En tous cas, je serai sage.

    La course
     

    Un départ parfait (Départ- km5)

     Dès le coup de feu, les avions de chasse partent en force bien loin de nous. Pour ma part, je reste sage et contrairement à Fleurbaix, je ne m'emballe pas. Je reste le plus scolaire possible avec ce plan de route qui me cale à 4'37"/km pendant 5 bornes. Les conditions de course au départ sont très agréables (Soleil-10°C) et le parcours aussi. Cependant, quelques pièges comme les dos d'âne du Boulevard de la Marne méritent d'y faire attention. Ce runner tombé comme une crêpe pourrait vous en reparler. Après un passage assez triste sur le pont de Joinville (nous n'avons droit qu'au trottoir), nous retrouvons les Bords de Marne par le Quai de Polangis. Rien à signaler jusqu'au km5 où je passe en 23'00"toutes rondes et surtout avec de bien meilleures sensations qu'au semi de Fleurbaix mais...

                                                                         Un départ fourni (photo: DR)
    Un départ fourni (photo: DR)

    Un départ fourni (photo: DR)

    Dans le ton mais pas tout à fait libéré (Km6-10)

    Le petit gargouillis que je ressentais au début de course se fait un peu plus présent mais je reste bien dans l'allure. Ayant mon bidon d'eau, je ne m'arrête pas au ravito et je continue ma route tranquillement. Les quais ne sont pas entièrement sécurisés et je rale contre les voitures roulant juste à côté de nous. Bref, pas grave, c'est pareil pour tout le monde. Le pont de Bry-sur-Marne se profile et là, c'est le premier casse-pattes de la journée. J'ai beau raccourcir la foulée, mes jambes n'aiment pas trop. Elle apprécient encore moins le virage à 90° situé juste après mais j'avance tout de même.

    Nous arrivons à une portion très agréable du parcours située sur la commune du Perreux-sur-Marne. Le quai d'Artois est ombragé (le détail est important car la température augmente petit à petit) et beau à voir. Mon ventre commence à se manifester mais avec un passage au km10 en 46'12", je reste parfaitement dans le match.

    #43. Le semi de Nogent: quand l'estomac s'en mêle...

    Arrêt OBLIGATOIRE (Km11-15)

     Après la fin de la première boucle, nous repartons sur les Bords de Marne via les rues de Nogent. Depuis le début de la course, je vadrouille en compagnie de Pierre B, qui semble en bonne forme mais les choses vont prendre un tour particulier. En effet, alors que mes jambes sont infiniment meilleures qu'à Fleurbaix, mes douleurs stomacales deviennent insupportables et me font ralentir (km 11: 4'40"). Je dois me résoudre à l'évidence: l'affêt "grosse commission" est indispensable. Je m'excuse par ces quelques lignes au propriétaire d'une 307 bleue garée fort à propos sur le Boulevard de la Marne et à côté de laquelle (enfin la voiture et le mur attenant), j'ai pu soulager le plusemmerdant ennuyeux des besoins corporels...

    Bref, avec ce temps perdu, les 97 minutes sont hors de portée mais je repars avec l'idée  de réaliser le meilleurstemps possible. Je gère l'allure et je n'essaie pas de faire d'exploit. Il s'agira là d'être le plus économe possible...sans s'endormir. Aprtès avoir franchi le Pont de Joinville, je redescend une nouvelle fois sur le Quai de Polangis. Malgré ma mésaventure, je double des coureurs et coureuses en difficulté. Il fait chaud et certains ont été piégés par la fraîcheur du petit matin (bien trop couverts).

    Au km 14 (Photo: Michel Richard)

    Au km 14 (Photo: Michel Richard)

    Sur la promenade de Polangis, je file tranquillement à une allure correcte sans me rentrer dedans. Je passe au km 15 en 1h10'35" avec une impression de regain mais... décidément rien ne m'aura épargné...

    Km15: le point de côté arrive (Photo: Béatrice Bourlon-Thuret)Km15: le point de côté arrive (Photo: Béatrice Bourlon-Thuret)

    Km15: le point de côté arrive (Photo: Béatrice Bourlon-Thuret)

    Va falloir mieux manger le matin de la course (Km16-20)

    Le choses se présentent plutôt bien pour cette fin de course mais je sens venir un bon point de côté que toutes mes tentatives (respiration plus lente, poing sur la côté gauche) ne peuvent juguler. Cependant, dans mon malheur, j'ai de la chance car le ravito du km16 se trouve  juste là. Je passe en mode survie: je me mets à marcher une vingtaine de secondes et je bois bien tranquillement un gobelet d'eau (je me suis débarrassé de mon bidon) à bonne température. Ainsi, je repars tranquillement. Ok, j'ai encore perdu 45 secondes dans l'affaire mais c'est mieux que rien, d'autant plus que les douleurs ont disparu.

     

    Une nouvelle fois, le pont de Bry me casse les pattes mais je repars tranquillement. Sur le quai d'Artois, je reçois l'aide inattendue d'un runner guadeloupéen blessé mais qui suit le peloton à vélo. Fred, originaire d'Anse-Bertrand me suit et m'encourage. Pour bien souligner que je ne suis absolument pas mort, nous bavardons en créole pendant deux bons kilomètres. Un bien bon moment de partage qui ensoleille cette fin de course. Je passe au km 20 en1h34'57" et même si ce n'est pas le chrono que je cherchais, je vais faire moins de 1h40 à moins d'une explosion totale.
     

    #43. Le semi de Nogent: quand l'estomac s'en mêle...

    Au sprint! (Km21-arrivée)

    Les spectateurs nous encouragent de leur plus belle voix sur la rue Hoche. Je ne suis plus dépassé depuis quelques kilomètres et c'est à mon tour de reprendre quelques runners fatigués. J'ai clairement accéléré et les jambes tournent bien.

    A environ 700 mètres de l'arrivée (Photo: DR)

    A environ 700 mètres de l'arrivée (Photo: DR)

    J'attends l'entrée sur le stade pour accélérer encore plus et je termine au sprint (derniers 100m en 18" pour réaliser...1h40'00" en officiel (1h39'47" à ma montre, il n'y a pas de temps réel). D'ailleurs, je suis étonné par la prise du temps par les bénévoles (un scan sur la puce) mais bon, l'essentiel était ailleurs.

     

    Au sprint (Photo: Béatrice Bourlon-Thuret)
    Au sprint (Photo: Béatrice Bourlon-Thuret)

    Au sprint (Photo: Béatrice Bourlon-Thuret)

     Je retrouve tous les amis runners et nous débriefons chacun de notre course. Pour ma part, si le chrono en tant que tel est décevant, les causes en sont clairement identifiés et malgré une certaine frustration (maudit estomac!), je ne perds nullement foi en mon entraînement. Ces péripéties me montrent encore que je suis toujours en apprentissage même si je pensais être à l'abri de tels désagréments. J'ai encore pris du plaisir et je reste concentré sur l'essentiel qui est la finalité de ce plan de 8 semaines: le Marathon de Nantes!!


    Je vous donne rendez-vous le 30 mars prochain pour la Course du Printemps du côté de Voisins le Bretonneux.