Championnats de France du 10000m à Saint-Maur  La vidéo est à la page d'accueil 

Sacrée soirée, tout le monde s’attendait à voir du spectacle, enfin, je veux dire les passionnés du demi-fond, et les fondeurs, les gars qui aiment (entendre) que ça palpite quoi.

La course d’endurance n’est jamais simple à regarder sauf quand on a été piqué par le virus de la course à pied et encore il faut reconnaître qu’un 10 000m n’est pas spectaculaire du niveau  régional à européen et même certaines courses de niveau mondial ne donnent pas le frisson, sauf quand cela se passe sur les hauts plateaux ou alors, quand on attend la revanche de deux champions qui veulent se disputer la suprématie de la distance. Autant dire à un très haut niveau.

Mercredi soir, à Saint-Maur, lors de ces Championnats de France, j’avais les yeux rivés sur le jeune Hassan Chahdi, je pensais qu’il avait les moyens de renverser la vapeur de la locomotive El hassan Benkainnouche avec ses deux titres nationaux (route et cross).

Je n’’attendais pas au fond de moi-même le retour de Guerfi RIAD le champion sortant.

Les choses sont parties sur un train rapide mais prévisible,  puisque El hassan avait commandé un lièvre et avait fixé le tempo à 2’50 au kilo, ce qui est énorme pour un niveau régional mais relativement correct pour un niveau international.

Dès le premier tiers, la configuration de la course s’est dessinée. On savait que le Kenyan était le lièvre de service, mais on ne savait pas quand il devait s'arrêter. Clément Kemboi, pour moi en tout cas et de ce que j'apercevais, était en totale facilité. Il avait l’air de tellement maîtriser son sujet que je me demandais même s’il était prévu dans son “contrat”par les athlètes ou organisateurs qui l’avait engagé, de s'arrêter après les avoir placé sur le bon tempo.

Revenons au jeune Riad, qui fit plus qu’une belle course, en s’accrochant au maximum au lièvre de service. Il  ne perdit que de quelques secondes prouvant ainsi qu’il avait préparé cet évènement et espérait garder sa couronne. Mais El Hassan Ben Lkainouche était intouchable ce soir là, il  ne se désunit pas quand le coureur keynan plaça une accélération et prit ainsi une trentaine de mètres, toujours avec une aisance visuelle, à se demander s’il était le lièvre ou s’il courait pour la gagne.

Ce n’est pas la peine  de vous dire que j’étais en admiration devant ce spectacle et que j’observais la configuration de la compétition kilomètre après kilomètre.

Après un ralentissement de Clément Kemboi, EL Hassan se retrouvait en tête de la course  et le Kenyan se lassait glisser derrière lui, n’ayant aucune peine à suivre le rythme. Le coureur des hauts plateaux coupait complètement son effort à deux tours et demi de l’arrivée, Guerfi concédait à ce moment là 100 mètres de retard. 

 Le public comprit que le titre de champion de France n’allait pas échapper à El Hassan et que cet athlète allait marquer l’histoire du demi-fond français puisqu’avec cette victoire il était le seul coureur dans une saison à dominer les trois terrains, cross, route et piste, compatibles certes, mais c’est autre chose de les enchaîner avec une telle réussite.

Un petit groupe composé un peu plus loin de cinq athlètes tiré par Hassan CHAHDI s’était organisé pour faire un chrono sans prétendre à la victoire. Ce qui nous réjouit car sept athlètes dont un belge passait sous la barre des 30’ au 10000 ce qui est plutôt encourageant dans la discipline, même si c’est peu comparé aux Japonais et Africains.

Le niveau français est ce qu’il est, mais est ce que toutes les questions ont été posées pour trouver des solutions pour faire aimer le demi-fond et inciter nos jeunes à courir et pratiquer cette belle discipline: tout cela est un autre débat.

Coté féminin, un un petit nombre d’athlète avait répondu à l’appel de cette finale. Et il n’y a pas eu de suspens tellement la sociétaire du Spn Vernon n’a laissé aucune place à l’incertitude.. 

Laure Futen attendait son heure: elle se laissa mener par la marathonienne Corinne HERBRETERAU une bonne partie de la course, puis par JOLY TESTEAULT Marion avant de prendre le relais franc sur le dernier 1000m. La faible densité de la course a laissé très vite augurer du podium. En tout cas c’est un  titre national qu’elle tentera de justifier devant les autres demi-fondeuses françaises absente ce soir là dans  les jours et les mois à venir.  

Et moi j’ai passé une bonne soirée.

JA