Dimanche matin, le marathonien a tout d’abord franchi la ligne avec les bras croisés au-dessus de sa tête, comme s’ils étaient ligotés.

En conférence de presse, puis en marge, il a ensuite expliqué son geste : «  J’ai fait ce geste contre l’attitude du gouvernement à l’égard des Oromos. Depuis neuf mois, un millier de personnes ont été tuées  », a-t-il affirmé.

«  J’ai des proches en prison au pays. Si vous parlez de démocratie, ils vous tuent. Si je retourne en Ethiopie, peut-être qu’ils vont me tuer, ou me mettre en prison  », a-t-il déclaré.

«  C’est très dangereux dans mon pays. Peut-être que je devrais aller dans un autre. Je manifestais pour tous les gens qui ne sont pas libres  », a-t-il ajouté.

L’athlète envisage de rester quelques temps au Brésil, en espérant obtenir plus tard un visa pour rejoindre le Kenya ou les Etats-Unis.

Les Oromos manifestent régulièrement depuis novembre 2015 contre un projet d’appropriation de terres, abandonné depuis. Plusieurs dizaines de manifestants ont notamment été tués les 7 et 8 août dans cette région du sud du pays.

D’autres ethnies manifestent également en ce moment dans le pays, une contestation qui vient remettre en cause le fonctionnement du fédéralisme ethnique, un modèle censé accorder une représentation et la possibilité de s’auto-administrer à la multitude d’ethnies qui composent l’Ethiopie.