• JE SUIS UN IRONMAN

     
     
    28 juillet 2015
    Ce soir là, il est environ 23h, je suis devant mon PC, je discute avec Marie Vrignaud. On parle de triathlon, c'est habituel entre nous. Je viens de m'inscrire à la prochaine édition de l'Ironman de Nice, Marie est la première informée. Pourquoi me suis-je inscrit ? L'envie de découvrir cette épreuve hors du commun, le triathlon version XXL, l'Ironman c'est le Graal du triathlète.
     
     
    4 avril 2016
    Nous sommes le lendemain du marathon de Paris, 1ère natation de l'année à la piscine Keller, je débute ma prépa Ironman. Je n'ai pas encore nagé cette année, j’ai peu roulé mais j'ai beaucoup couru. Au vu de mon non-entraînement en natation et de mon faible kilométrage à vélo, certains se demandent si je vais toujours participer à l'Ironman, Jean Pierre Run Run m'a notamment posé la question.
     
    Comme je fais du sport toute l'année, je me dis que 2 mois vont suffire, Pierre-Yves T me l'avais dit, 2 mois c'est Ok, mais ça va pas chomer, va falloir nager, nager et encore nager, c'est mon point faible. Le vélo, je connais, j'en fais depuis mes 17 ans. La course à pied, aussi, j'ai déjà couru 6 marathons.
     
    En résumé, le bilan de la préparation est le suivant : 21 séances de natation dont quelques unes en lac et en mer, soit 41Km en tout, 1800Km de vélo avec un pic d'entraînement la semaine suivant le 70.3 d'Aix lors de la reconnaissance du parcours vélo de l'Ironman, très peu de course à pied (180Km) en raison de problème récurrents à mon mollet droit qui a souffert pendant des semaines (contractures récurrentes). Des semaines de plus de 10H d'entraînement (dont une à plus de 18h). Le 70.3 d'Aix pour se situer à M-1, hélas pas de natation donc pas de réel repère, vraiment dommage.
     
    Ironman de Nice : le jour J
     
     
    3h45 : l'heure du réveil, le petit-déjeuner est le suivant : café, pain complet avec du beurre et une banane, je ne change rien à mes habitudes, mis à part ces 2 verres de St-Yorre que je me force à boire.
     
    5h15 : départ en direction du parc à vélo afin de vérifier que les roues ne sont pas crevées, c'est la peur du cycliste je crois.
     
    6h00 : après avoir déposé nos 2 sacs (1 pour le ravito au sommet du Col de l'Ecre et 1 pour nos affaires de rechange à l'arrivée), Franck L, Ahsène C et moi gagnons la plage de Ruhl Nice ou sera donné le départ. Nous avons passé le we ensemble, nous nous encourageons, le départ des pros vient d'être donné, nous partirons environ 10 minutes plus tard, dans le Sas des 1h30.
     
    Ironman de Nice : Swim
     
     
    Pour la natation, je suis équipé de la combinaison Orca S5, en dessous je porte ma trifonction Castelli tri san remo suit sleesleves.
     
    Le départ est donné, je décide de partir au milieu de la ligne de mer, parmi les autres nageurs, je prends quelques coups et boit 2-3 tasses, je trouve rapidement de bonnes sensations, j'aperçois la première bouée rouge au loin (les bouées rouges sont les extrémités et les jaunes sont les moins avancées), la plus lointaine (rouge donc) est à 1Km de la plage.
     
    Je passe la première boucle de 2400m sans soucis, je suis dans mon laps de temps prévu, si je continue à cette allure je ferai 1h40, peut être moins. La 2nde boucle de 1400m est difficile pour moi, à son entame je suis cuit. Je pense que j'ai trop donné sur la 1ère boucle puis le sel reste dans ma bouche, c’est très désagréable, de plus l'eau n'est pas super chaude (17 degrés), de plus, je me fait piquer à la joue par quelque chose dans l'eau, je pense que c'est une méduse, j'ai eu très mal pendant 1 minute environ puis je suis reparti.
     
    J'arrive péniblement à la sortie de la natation, je suis entamé physiquement, le sel dans ma bouche devient quasi insupportable, je tombe sur le tapis de sortie et me fait mal au pied. 1h48 ma natation ! J'ai perdu beaucoup sur la 2nde boucle. Le problème est que j'ai mal nagé, en voyant mes données GPS après la course, j’observe une natation de 4160 mètres... Sortir de la mer après un effort aussi long, c'est assez déstabilisant, je ne sais plus trop ou je suis, je prends énormément de temps pour récupérer, manger (je m'étais préparé un sandwich pain complet/blanc de poulet), boire (50cl de St-Yorre), mettre mes chaussettes, chaussures, gants, casque, ceinture porte dossard, la T1 se fera en 13 minutes.
     
    Ironman de Nice : Bike
     
     
    J'ai opté pour le strict minimum : pas de prolongateurs, aucun ravito sur le vélo, seulement une pompe scotchée sur le cadre et 2 chambres à air de secours sous la selle.
     
    J'ai trouvé très ennuyeux la première partie vélo, jusque la côte de la Condamine (pente à 16%) au Km 20 ou j'ai vu des gens grimper à pied avec leur vélo, incroyable ! J'ai pris beaucoup de plaisir à doubler dans cette côte le triathlète qui m'avait passé sur le plat quelques minutes avant, équipé d'un vélo type clm avec les 2 gourdes derrière la selle.
     
    Mon vélo est léger (7kg) et je suis pas mal en côte, ça se confirmera dans le col de l'Ecre qui débute au Km 50. J'ai doublé pas mal de personnes, je passe Nathalie Simon au Km 65 notamment.
     
    Au sommet de l'Ecre, je prends mon sac ravito ou j’y trouve un sandwich pain complet/blanc de poulet, des Tuc et de la St-Yorre. J'enfile un coupe vent que j'avais mis dans le sac ravito pour la descente. J'en profite également pour effectuer un arrêt pipi, j'ai pied à terre, c'est le moment.
     
    Dans la descente, je prends une grosse averse de grêle sur la tête mais heureusement le beau temps réapparait très vite.
     
    Au Km 105, je reprends Marine Leleu, qui « en chie » dans la côte de Saint Pons. Ensuite, vient une portion que j'ai trouvé très désagréable, une boucle de plat d'environ 10Km précédent l'avant dernière côte du parcours : la côte de Coursegoules que je passe bien.
     
    J'ai bien aimé la fin du parcours vélo, a fond les manettes dans la descente jusqu'au pied de la côte de la Condamine, ensuite du plat jusqu'à Nice.
     
    Je termine le vélo en 6h31, ça fait une moyenne de 26,5Km/h, j'ai été prudent, j’en ai gardé un peu et il le fallait parce que maintenant un marathon m'attends.
     
    Ironman de Nice : Run
     
     
    T2 : J'ai du mal à poser mon vélo, les autres vélos ayant déjà pris beaucoup de place. J'ai le bonheur de trouver les chaussettes sèches que j'ai mis dans le sac T2. Un arrêt pipi dans les cabines et Run !
     
    Le parcours marathon est tout plat, il s'agit d'effectuer 4 boucles le long de la Promenade des Anglais. Pour le courir, j'ai choisi d'utiliser mes Adidas Glide Boost, déjà 1200Km au compteur mais un gros amorti, ce sont des chaussures de confort.
     
    Je démarre les 2 premiers Km assez lentement puis je trouve rapidement un rythme ou je me sens à l'aise (environ 5'30/Km). L'objectif dans ma tête est clair : moins de 4h. J'ai peur de craquer, je vise peut être trop haut, je fais donc attention à bien m'hydrater et à bien m'alimenter. Il y a un ravito tous les 1,6Km, je m'arrête à tous et prends systématiquement un verre de Coca et de temps en temps un bout de banane ou de la Powerbar ou un Tuc.
     
    J'ai croisé mon ami Franck qui avait de l'avance sur moi mais qui a eu du mal sur la fin du marathon. J'ai également croisé mon amie Anne-Sophie, quel bonheur de la voir à ce moment, elle me dit « file, tu es meilleur que moi en course à pied », enfin j'ai croisé Samuel Etienne, le sportif télévisuel !
     
    Les 3 premières boucles se passent sans problème, je tiens le rythme affiché, je suis régulier. J'ai obtenu pas mal d'encouragements du public, des inconnus et aussi JCS et Guillaume D, très sympa ! Au Km30 ça devient difficile, je perds du temps, j'ai mal aux jambes, je ne peux plus avancer à mon rythme de départ, j'arrive à me maintenir aux alentours de 6'00/Km, c'est la dernière boucle, ça va le faire me dis-je.
     
    Dans les 3 derniers Km, je savoure, je pleure, je souri, il me reste une ligne droite à courir et je serais Ironman. Je termine mon marathon en 3h53, je suis très content, j'ai réalisé une bonne course à pied.
     
    Je suis Ironman
     
     
    Je passe la ligne d'arrivée après 12h36 d'effort, je suis finisher de la course qui me paraissait inaccessible il y a des années, pour moi c'était surhumain, c'était un rêve impossible à réaliser. Yoann R me félicite à mon arrivée, ou pendant quelques instants j'ai eu du mal à respirer, l'émotion sans doute. Je pleure, je suis très content, ce sont des larmes de bonheur. J'obtiens la médaille de finisher, puis je m'éternise derrière la « Finish Line », j'attends mes amis Anne-Sophie C et Franck L.
     
    J'observe le bonheur des finishers sur la ligne, c'est beau. Je prends dans mes bras Anne-sophie C puis Franck L que je félicite, je suis tellement fiers de nous.
     
    Remerciements
     
     
    Merci Jean-Pierre Run Run de m'avoir donné envie de faire du triathlon, continue à partager ta passion et reviens vite vers le triathlon.
     
    Merci Adrien M de m'avoir poussé à m'inscrire, tu le fera un jour, je te le souhaite.
     
    Merci à mes amis triathlètes qui m'ont bien conseillé lors de ma préparation et lorsque je doutais : Pierre-Yves T, Guy B, Brice C, Marie V, Yann H, Vincent A.
     
    Merci également à ceux qui ont fait un bout de la prépa avec moi : Arnaud B, Alex L, Franck L, Ahsène C, Fred C, Anne-Sophie C, Delphine J.
     
    Merci à tous mes amis et connaissances sportifs de m'avoir encourager, je pense surtout à ceux qui rêvent comme moi de faire un Ironman : Delphine J, Marie R, Marie V, Alexandre M, Laurent C, Aurélien S, Sébastien B., Antoine D.
     
    J'en ai sans doute oublié je vous remercie pour tout.
     
    Merci Yoann R pour les photos prises sur l'Ironman, notamment celle de ce récit.
     
    Merci à Franck L avec qui j'ai vécu cette aventure, tu as été une formidable motivation tout le temps de la prépa et aussi lors des moments de doute.
     
    Nous l'avons fait mon ami, nous sommes Ironman.