• Prets à tout pour aller au JO

    Des coureurs kényans rejoignent l’US. Army pour intégrer l’équipe américaine aux JO

    Nés au Kenya, ils ont commencé leur carrière sportive en Afrique avant d’intégrer l’US. Army et l’équipe olympique américaine d’athlétisme. En rejoignant l’armée, ils ont pu obtenir la citoyenneté américaine en un temps record.

    (Photo Flickr/Army Recruiting/ Paul Chelimo/ L’un des quatre athlètes d'origine kényane à avoir rejoint l'US. Army et qui participera aux Jeux olympiques sous bannière américaine)
    Paul Chelimo, l’un des quatre athlètes d’origine kényane à avoir rejoint l’US. Army et qui participera aux Jeux olympiques sous la bannière américaine. (Photo Flickr/Army Recruiting)
     

    Dans un peu plus d’une semaine, onze soldats de l’armée de terre américaine se rendront au Brésil afin de prendre part aux Jeux olympiques. La participation de militaires aux épreuves olympiques n’est pas une nouveauté, de nombreux pays possèdent aujourd’hui des corps d’armée dédiés aux athlètes de haut niveau dont l’emploi du temps est aménagé afin qu’ils puissent remplir leur devoir tout en pratiquant leur sport.

    Au sein des rangs de l’équipe d’athlétisme américaine, quatre coureurs ont toutefois un statut un peu particulier puisqu’en plus de servir sous les drapeaux, ils viennent tout juste d’être naturalisés américain. Habituellement, le détenteur d’une green card – titre de séjour américain – doit attendre au minimum cinq ans avant de pouvoir entamer une procédure de changement de nationalité. Néanmoins, depuis le 11 septembre 2001, les résidants américains qui s’engagent dans l’armée peuvent faire une demande de naturalisation immédiate, c’est le cas de trois athlètes kényans : Paul Chelimo, Shadrack Kipchirchir et Leonard Korir.

    Tout comme ses partenaires, Paul Chelimo est né et a grandi au Kenya, dans la région de Rift Valley, où il a débuté sa carrière de coureur. Qualifié pour les Jeux olympiques sur 5 km, il ne représentera cependant pas son pays de naissance à Rio, mais les États-Unis où il a fait ses études universitaires. En 2010, Paul Chelimo a pu intégrer l’université Shorter grâce à une bourse sportive, s’ouvrant ainsi les portes du sport US. L’athlétisme étant l’une des disciplines les plus populaire au Kenya, les places dans l’équipe olympique sont très chères : « La course est au Kenya ce que le foot est au Brésil », résume à Voice of AmericaLéonard Korir, qui prendra part au 10 km à Rio. Partir à l’étranger est donc un moyen pour les coureurs de se faire une place aux Jeux olympiques.

    N’étant pas américains, ces athlètes ont cependant dû trouver une façon d’obtenir rapidement la citoyenneté américaine afin de pouvoir être sélectionnables pour les Jeux. À la fin de ses études, Chelimo s’est ainsi engagé pour quatre ans dans l’armée américaine, afin de profiter de la procédure de naturalisation simplifiée accordée aux militaires. En 2014, il intègre le World Class Athlete Program (WCAP). « Ce que je voulais, c’était représenter les États-Unis et la meilleure manière pour moi de le faire était de devenir un Olympien, c’est pour ça que j’ai rejoint le programme. De cette façon, je pouvais à la fois être un soldat tout en me concentrant sur mon talent », explique-t-il à NPR.

    Bien qu’elles soient autorisées, ces procédures de naturalisation dérangent l’Association International des Fédérations d’Athlétisme (IAAF), qui ne les trouve pas assez réglementées. Depuis quelques années, le CIO – Comité Olympique International – et les différentes fédérations sportives mondiales enregistrent des changements de nationalité de plus en plus fréquents au sein de la communauté sportive, que ce soit pour des raisons liées au sport ou à la politique.

    À l’occasion d’une conférence à Londres, en mai dernier, le président de l’IAAF a ainsi déclaré : « Les demandes de transfert de nationalités sont parfois trop floues et nous devons changer cela. Je pense que nous devons mettre en place une règle selon laquelle si un athlète commence une carrière internationale avec un pays, il la termine avec celui-ci ». Le président de la fédération européenne d’athlétisme a quant à lui nuancé ces propos déclarant que si des changements sont nécessaires, il faut avant tout réévaluer la durée de la période avant qu’un sportif, fraichement naturalisé, puisse représenter son nouveau pays.