• Récit Antoine VII

    Autrans ! Autrans ! 5 mn d’arrêt !                                                                                         Retour

    Récit Antoine VII14h26, arrivée à Autrans (alt. 1.005 m).                     Je ne le sais pas encore, mais après 9h27’33’’ de course, j’ai désormais 4h08’00’’ de retard sur le premier qui franchira la ligne d’arrivée dans un peu plus de 15 mn (en 9h43’25’’).  Je ne sais pas non plus que je remonte encore au scratch : 8 places de mieux et 279ème sur 298 (-18 !).  

    Je retrouve aussi Ariel, le boulonnais, qui s’est tordu le pouce et à la main amochée, mais qui a surtout des soucis gastriques. Rien à faire pour le relancer, il abandonne. Dernière fois que je vois Jean-Luc qui veut rester et se ravitailler un peu plus. J’insiste, en vain…  

    Nous formons alors un petit groupe de 3 à la sortie d’Autrans.                   Renseignements pris au ravitaillement, nous savons que nous allons aborder une belle montée de près de 650 m de D+, dont 600 m assez raide sur le chemin qui serpente à flanc de coteaux sous les Crêtes de la Molière. 

    J’ai repris du poil de la bête – et m’étonne d’ailleurs d’une grande forme retrouvée – et j’engage l’ascension avec détermination, d’un pas décidé et avec une allure régulière et relativement soutenue. Je double plusieurs concurrents et essaye d’en entraîner certains dans mon pas pendant quelques minutes. « Aller », me dis-je... « Il ne faut surtout pas s’arrêter, garde un pas quasi-constant, jusqu’en haut ! » Je vois sur la crête un relais télécom et espère que c’est le point culminant. Un couple de randonneurs qui descend me dit que oui, mais je ne les sens pas convaincus, à raison, car finalement nous continuons à progresser sous la crête et à monter plus haut encore. Arrivé au sommet, je fais un arrêt pâte de fruits - boisson et une laborieuse vidange forcée. 

    La vue du Pas de Bellecombe (1.649 m d’altitude) sur les Alpes est magnifique et donne aussi un aperçu de notre prochain objectif au loin : le Moucherotte, qui annonce le début de la fin.  Il faut maintenant redescendre... Aïe ! Aïe ! Çà va faire mal ! Très mal !!! 

    A quelques centaines de mètres sous le sommet, la barrière électrique que les organisateurs nous ont signalé – en insistant sur le fait de bien la refermer pour que le bétail ne s’échappe pas – est grande ouverte, ou plutôt à terre. Je prends quelques secondes pour m’arrêter et la refermer.Je regrette immédiatement mon sens civique aigu en me saisissant de la poignée de la barrière électrifiée et en entendant le ressort gindre… GRRRRRRZZZZZZZZZZZ !!! WAAAAAAH AÏE OUILLE WAOU !!!! (+ divers jurons non transcriptibles...) 

    Vous y avez cru !!! Çà marche à tous les coups ! A cet instant, rien que de penser (vous) faire cette farce dans mon futur récit de course m’amuse et je repars ragaillardit. Il faut bien cela… 

    ... Car la descente depuis Bellecombe est réellement interminable, je la fais seul, de haut en bas, près de 800 m de D- d'une traite. Dur pour les cuisses, le dos… Éprouvant physiquement et moralement. 

    Saint-Nizier en Moucherotte est en face, mais il y a cette barre rocheuse en dessous... Avec angoisse, je fais le rapprochement avec la montée que j’avais remarqué sur la courbe, dans le train...                                                                                        Récit Antoine VII

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