• Yann Gillet

    VMA.
    Yann Gillet Ca fait plus d’1 an que je me prépare et voilà c’est fini. Je me demandais si c’est comme les grossesses, est ce que ça existe le running blues ? Parce que là j’ai couri, vini vicci…mais à part attendre la mega teuf mercredi avec les potes (et potesses), il va y avoir du vide. Snif.
    En fait si j’écris ces quelques lignes aujourd’hui c’est qu’il y a quelques petits trucs qui m’ont marqués.
    Le Marathon en lui-même. Franchement, c’est vachement plus dur que je le pensais. Moi, j’ai suivi scrupuleusement les instructions des coachs. Ils m’ont tous dit (mais là je ne vise pas Karim en particulier…), tu te calles sur ton allure pendant les 32 KM et après s’il te reste du jus, tu fonces sur les derniers kilomètres. A 32 KM, mon pote, t’es complètement défoncé, tu as les genoux qui grincent, les hanches qui flanchent et les chevilles en guenille. Qui dans ce monde peut encore avoir de la patate après avoir couru 32 KM ? Qui, je demande sérieusement ? Même Olivier j’ai vu son deuxième semi à Rome….et ben…il allait plus doucement. Deuxièmement, cette histoire de Mur. Je dois vous le dire, il existe. Et c’est un dur mur. Je crois qu’il m’est tombé dessus, vers le 34 eme kilomètre. Mais en fait, je ne sais pas exactement quand il m’est tombé dessus. Mon problème c’est que je pensais avoir vaincu le mur.
    A 30 KM j’étais super bien, a 31 aussi, et quand j’ai passé les 32, je souriais encore en courant. Le Mur il ne vient pas comme ça boum. Il est sournois. Il joue avec ton moral, ta douleur. C’est le mauvais génie qui te dit : « Au ravitaillement du 35, pourquoi est-ce que tu ne ferais pas quelques pas pour récupérer ? heinh ? » et la tu dois lutter parce que t’en as ras le bol. Tu te motives comme tu peux, moi je me disais, bientôt 37, bientôt 38, etc…et quand tu vois au loin la ligne d’arrivée, là tu jubiles.
     
     
    Le Marathon, c’est un truc de solitaire. J’ai bien essayé de courir avec Fabrice ce matin et on a fait un bout de chemin ensemble mais de toute façon, on ne se cause pas. Ce n’est pas qu’on s’ignore, mais tu fais ta course point barre. Après on s’est perdu à un moment. Mais on restera potes. Parce que c’est çà le paradoxe de la course à pieds, tu te fais de vrais amis. Il y a une sorte de confrérie des coureurs. On sait ce que c’est de courir et de se faire mal. Et quand tu galères dans la côte qui remonte vers l’hippodrome de Auteuil, tu as ces types qui courent comme toi, qui te regardent, te font un geste qui veux dire, oui c’est dur mon frère, mais je suis là aussi et - on se soutient, accroches toi me dit son regard.
    Quand je regarde les posts sur Facebooks, ça me rappelle les séances chez Urban-Running. On ne parle que de course à pieds. Si ce n’est pas la prochaine course, on parle de blessure, et chez les runners on a toujours mal quelques part (mon père me dirait qu’on est comme les vieux, des Tamalous ? lire t’as – mal – ou ?) ou alors on parle de fringue de chaussures. Comme on parle aussi mode dans la course à pieds, ma femme a rejoint le groupe En fait on est une sorte de secte. 
     
     
    Alors moi aujourd’hui, je voudrais merci à tout le monde pour m’avoir fait vivre un super moment. Merci à Lucile et mes enfants d’avoir supportés ces entraînements, ces absences et d’avoir été la ce matin au départ, au kilomètre 4, au kilomètre 30 et à l’arrivée. Sans elle, je me serais arrêter marcher. Merci à toute l’équipe Hyatt pour leur message de soutien, ca fait chaud au cœur et le prochain marathon en Octobre on le courra pour une bonne cause (avec d’autres hôteliers Hyatt, on va lever des fonds pour les enfants qui ont le cancer et qui n’ont pas accès aux soins).
    Merci à toute l’équipe Urban-Running, ils sont tous incroyables de simplicité et toujours là pour te conseiller. C’est mon premier Marathon et si j’ai réussi à le terminer c’est grâce à eux pour cette incroyable préparation. Merci Olivier, Marie, Karim, Jean-Christophe…vous êtes des stars.
    Merci aux editos de Pascal silvestre sur Runners mais aussi le contenu du site, c’est de la balle. Je voudrais tirer un grand hommage à toute la bande de crazy-runners, j’ai peur d’oublier des noms donc je ne citerais personne. C’est ma tribu, ce sont mes copains et mes copines.
     
     
    A toute l’équipe, je vous dis merci pour tout. Tous vos messages et votre amitié. Enfin, j’aimerais dire merci à tous ces anonymes sur le Marathon de Paris, qui se sont déplacés en masse pour nous soutenir. Une mention particulière à ceux de Bastille et ceux du 30éme. D’ailleurs, j’ai eu un blonde moment sur le parcours, car beaucoup de personne m’appelait par mon nom « allez Yann », ou « accroches toi Yann », moi je me retournais à chaque fois, je disais merci et je me disais, mince, j’ai un alzeimer, je ne reconnais pas cette personne….et puis à l’arrivée je me suis rappelé en fait que mon prénom était marqué sur le dossard.